La police du comté d’Uasin Gishu au Kenya est sous le feu des projecteurs après la découverte d’un commissariat illégal installé par un commerçant controversé et militant politique à Eldoret, sans l’approbation de l’Inspecteur général.
Collins Letting, alias Chepkulei, un commerçant ayant déjà eu des démêlés avec la justice, a choqué les habitants de la région en établissant une base de patrouille illégale au centre de Cherus, dans la sous-comté de Kesses.
D’après les résidents, il utilisait ce faux commissariat pour intimider et terroriser les habitants, en particulier ceux en possession de bois non autorisé provenant de la forêt de Cengalo. Ironiquement, même le chef local de Ndungulu ignorait que ce poste de police était illégal.
Le faux commissariat, équipé de cellules de détention et d’un bureau, aurait fonctionné pendant plus de six mois avant que la police ne le découvre le 8 mars et ne signale l’affaire au poste de police de Kamuyu sous la référence OB04/08/03/2025.
« Nous avons été surpris de trouver une installation complète, peinte aux couleurs officielles de la police, alors qu’aucune autorisation n’avait été délivrée pour un tel établissement dans cette zone », indique le rapport de police.
Selon la loi nationale sur la police de 2014, seul l’Inspecteur général de la police est habilité à désigner des commissariats, bases de patrouille et autres unités de commandement au Kenya. Les raisons qui ont poussé Collins Letting, un proche allié d’un ancien député, à créer cette station restent floues.
Grâce à ses connexions avec des personnalités influentes de la région, il a réussi à duper les habitants, qui croyaient qu’il s’agissait d’un véritable poste de police.
« Je suis choqué d’apprendre que ce n’était pas un commissariat officiel. Si nous en sommes arrivés là, alors en tant que civils, nous ne sommes pas en sécurité », a déclaré un habitant du village de Ndungulu sous couvert d’anonymat.
La police a assuré à la population que des mesures appropriées seraient prises et qu’une enquête approfondie était en cours. Benjamin Mwanthi, commandant de la police du comté d’Uasin Gishu, a indiqué que les forces de sécurité de la sous-comté cherchaient à comprendre les motivations derrière cet acte.
« Une équipe d’agents de sécurité de la région se rendra sur place pour recueillir plus d’informations. Pour l’instant, je ne dispose d’aucune donnée précise sur ce faux poste de police », a-t-il déclaré.
Une réunion entre les forces de l’ordre et la population locale est prévue lundi afin d’éclaircir cette affaire et rassurer les habitants sur leur sécurité.