L’émotion reste vive à Guédiawaye, plus précisément dans le quartier de Wakhinane-Nimzatt, après le décès tragique de Mor Seck, 36 ans, survenu dans des circonstances troublantes à la suite d’une interpellation brutale par des individus présentés comme des policiers en civil. La famille du défunt, profondément choquée, dénonce une bavure policière et exige que justice soit rendue.. Selon les témoignages recueillis par Kewoulo au domicile familial, Mor Seck, réparateur de téléphones bien connu dans le quartier, rentrait chez lui le vendredi 5 juin, lorsqu’il aurait été interpellé à Guédiawaye par des hommes en civil. Ignorant qu’il s’agissait de policiers, il aurait dans un premier temps refusé d’obtempérer. S’en est suivie une altercation verbale. Les agents, se présentant plus tard comme appartenant au poste de police de Yeumbeul Asecna, auraient fouillé son sac, dans lequel se trouvaient trois téléphones portables en réparation. Aucune infraction n’ayant été constatée, ils l’auraient néanmoins embarqué de force.. Sa sœur, Khady , raconte : « Mor leur a dit qu’il allait les suivre, mais a refusé les menottes, car il se trouvait chez lui, dans son propre quartier. Ils ont insisté, l’ont plaqué au sol, frappé, puis traîné jusqu’au bassin de rétention entre Madialé et Yeumbeul. ». C’est là, selon plusieurs membres de la famille, que les violences les plus graves auraient été perpétrées. Le nom d’un certain Assane Karbala, présenté comme un policier, revient à plusieurs reprises, notamment dans un message vocal enregistré par Mor Seck peu avant sa mort. Son frère cadet, témoin oculaire de la scène, confirme : « Quand je suis arrivé, j’ai vu mon frère au sol, encerclé, battu. Ils le frappaient sans relâche. J’ai essayé d’intervenir, mais ils m’ont chassé. Mor m’a juste dit : “Démal dinako géré, démal !” (Je vais gérer ça, pars !) ». Relâché dans la nuit, vers deux heures du matin, Mor aurait été libéré par le commissaire lui-même, après avoir été brièvement placé dans le cachot , selon les déclarations de la famille. Il rentre chez lui, visiblement affaibli, mais tente malgré tout de reprendre ses activités . Toutefois, son état de santé se détériore rapidement.. Le jour de la Tabaski, il ressent de vives douleurs abdominales. Transporté à l’hôpital de Pikine, il reçoit d’abord un traitement de surface avant qu’une intervention chirurgicale d’urgence ne révèle une grave déchirure de l’appareil digestif, entraînant une hémorragie interne fatale.. selon le père du défunt« Mon fils n’a insulté ni provoqué personne. Tout est parti d’un malentendu. Aujourd’hui, il n’est plus là. Nous demandons que justice soit faite. ». Une plainte a été déposée auprès du procureur de Pikine Guédiawaye. Le corps du défunt est actuellement retenu à l’hôpital Idrissa Pouye (ex-CTO) en attente d’une autopsie, que la famille espère rapide et transparente.. En attendant, dans la banlieue dakaroise, l’indignation grandit. Et à Wakhinane-Nimzatt, le nom de Mor Seck résonne désormais comme un appel à la vérité et à la justice.
Yeumbeul : Mor Seck arrêté, menotté et battu à mort, sa famille accuse la police (Video)
