On entend beaucoup parler de “paquets de milliards” après les visites officielles en Chine. Mais que signifient réellement ces annonces ? Et surtout, qu’en retire le peuple sénégalais ?. Les défis de ce monde sont tellement nombreux, que nous devons les aborder avec sérénité, en dehors des positions partisanes, qui empêchent le débat et tuent la réflexion qui fertilise.. J’ai vraiment honte quand je vois certains compatriotes, épiloguer sur une éventuelle rencontre entre ,le Premier ministre Ousmane Sonko,et le Président chinois. Ce débat est honteux,et ne peut être porté que par certains, qui ne connaissent pas leur pays le Sénégal, la qualité des ressources humaines qui le dirigent, sa diplomatie,et les relations entre États. Il faut nous débarrasser de ce complexe,qui est de courber l’échine à Matignon, Élysée, ou devant les enturbanés. J’en parle dans toutes mes lettres ouvertes lors des déclarations de politiques générales.. On est plus dans l’ére des ” Africains choisis ” mais celle d’une jeunesse consciente, décomplexée, qui s’ouvre au monde, dans la recherche de partenariats gagnants gagnants. C’est la Chine qui a plus besoin de nous, car chez nous tout est à faire. De ce fait il faut savoir que :. 1.Les milliards ne sont pas des dons.. Ce sont des crédits liés, que le Sénégal devra rembourser, souvent adossés à des ressources minières ou des engagements budgétaires.. 2.Les projets sont exécutés par des entreprises chinoises, imposées par les bailleurs chinois eux-mêmes avec très peu de contenu local, presque aucun transfert de savoir-faire, et des retombées industrielles quasi nulles.. La Chine ne regarde pas les régimes, elle regarde ses intérêts.. Que ce soit avant, pendant ou après Macky Sall, le modèle reste le même : des infrastructures contre dettes, avec une logique commerciale impitoyable.. Donc rien n’a changé fondamentalement, malgré les discours neufs.. Ce qui manque, c’est une stratégie souveraine du Sénégal dans cette relation.. De ce fait , les nouvelles autorités doivent changer de paradigmes et :. – Négocier des contreparties claires : transfert de technologie, emploi local, formation qualifiante.. – Contractualiser avec exigence : inclure des PME sénégalaises, imposer un pourcentage de contenu national.. • Sortir de la communication facile, et bâtir un véritable partenariat des peuples, pas une dépendance maquillée en coopération.. Le développement n’est pas dans les chiffres annoncés, il est dans la maîtrise de ce que l’on signe.. Le respect vient de la clarté des conditions, pas du montant.. Thierno LO. Président de l’APD – Alliance pour la Paix et le Développement
“Partenariat sino-sénégalais : Sortir du populisme des milliards”( Par Thierno LO)
