Le Kankourang, figure sacrée des sociétés mandingues, n’est ni un divertissement folklorique ni un objet de spectacle. Il est mémoire vivante, gardien des rites initiatiques, vecteur de justice sociale, et pilier de la cohésion communautaire. Son apparition n’est jamais anodine : elle incarne un ordre, une pédagogie, une transmission intergénérationnelle codifiée.. Chaque année, notamment à Mbour, le Kankourang attire des centaines de milliers de personnes, générant une dynamique économique estimée à plus de 30 milliards de FCFA — entre tourisme, artisanat, restauration, hébergement, communication et emplois saisonniers. Ce chiffre, loin d’être symbolique, confirme que le patrimoine immatériel mandingue est aussi un levier économique national.. Mais cette effervescence cache une alerte grave : le Kankourang est en danger de dénaturation. À force d’être récupéré, banalisé ou instrumentalisé sans cadre ni respect des autorités traditionnelles mandingues, il risque de perdre son essence, sa rigueur rituelle et sa valeur sacrée.. 🛑 Ce que nous affirmons avec clarté et responsabilité :. – ✅ Le Kankourang doit être reconnu officiellement comme patrimoine vivant à haute valeur culturelle, identitaire et économique.. – ✅ Sa structuration doit être accompagnée par des plateformes de valorisation, et des dispositifs de protection juridique.. – ✅ Et surtout, une règle non négociable : seule la collectivité mandingue, détentrice légitime de cette culture, est habilitée à définir les modalités, les autorisations et les directives de son déroulement.. —. Sur les créations de Leuls et les figures rituelles. Les Leuls, tout comme le Kankourang, ne peuvent être créés, validés ou mis en scène sans l’aval explicite des autorités mandingues. Toute tentative administrative ou associative de les reproduire sans légitimité expose à une confusion rituelle, une perte de sens, et une rupture de confiance avec les gardiens de mémoire.. Ce que nous saluons avec respect :. Le réajustement récent du Préfet du Département de Mbour, à travers la modification de l’arrêté n°00309/DMB/P, est un signal positif. Il témoigne d’un sens de l’écoute, d’une volonté de bien faire, et d’une capacité à corriger pour mieux avancer. C’est dans cette posture que les choses peuvent évoluer, dans la dignité et la reconnaissance mutuelle.. Notre appel solennel :. Le Kankourang n’est pas à vendre.. Il n’est pas à détourner.. Il est à honorer, à protéger, à transmettre.. Et cela commence par l’écoute, la reconnaissance, et le respect des voix mandingues.. Le Thie pastef sindia
Déclaration citoyenne pour la reconnaissance institutionnelle du Kankourang et la souveraineté culturelle mandingue
