Un point de presse tenu ce vendredi a mis en lumière la situation critique que vivent les habitants du village de Foot, situé entre Lompoul et Diokoul, dans la commune de Diassap. Ce village, fondé en 1875, est confronté à une série de violations présumées de droits humains liées à son déplacement forcé en août 2022, dans le cadre des activités minières de Grande Côte Opérations (GCO), filiale du groupe français Eramet, exploitant du zircon dans la région.. Selon les intervenants, la délocalisation a provoqué des bouleversements profonds : destruction du cadre de vie ancestral, du mausolée d’Omar Bâ, figure religieuse respectée, déplacement du cimetière, et profanation supposée des tombes. Les Footois réclament la restitution de leurs terres et une réparation des préjudices subis.. Autre grief majeur : l’approvisionnement en eau. Les châteaux d’eau installés par GCO sont vivement critiqués. L’eau fournie serait de mauvaise qualité et insuffisante, selon les populations, qui parlent d’un « empoisonnement silencieux ». « L’eau du château d’eau ne peut pas compenser le manque cruel d’eau dans la zone », alertent plusieurs voix, évoquant un risque sanitaire pour les habitants déplacés.. Souleymane Gueye, représentant du mouvement Frapp, a appelé à l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur cette affaire. Il a également salué le travail des organisations de la société civile, qui, selon lui, « remplissent aujourd’hui des fonctions que certains députés ont abandonnées ».. Ibrahim Dieng, descendant des victimes de la délocalisation, a fustigé la destruction de l’environnement naturel, insistant sur le déracinement culturel et le manque d’eau qui pèsent quotidiennement sur les populations.. L’affaire sera examinée ce lundi au tribunal de Mbour. Les représentants des communautés déplacées espèrent que la justice pourra faire reconnaître leurs droits et ouvrir la voie à une solution durable.
Délocalisation , pollution et droits bafoués :les Footois interpellent l’Etat et Eramet -GCO
