Après la publication des Rapports trimestriels d’exécution budgétaire, le gouvernement va soumettre sous peu le projet de Loi de finances rectificative (Lfr) 2025 à l’Assemblée nationale. L’Observateur livre les détails du document.. Élaboré dans un contexte économique et financier particulièrement difficile, le projet de loi de finances rectificative 2025 est un exercice d’ajustement budgétaire qui s’inscrit dans un cadre de redressement des finances publiques, d’assainissement et de transparence. Il répond également à la nécessité d’une réorientation stratégique des dépenses publiques en vue de soutenir l’investissement et l’environnement des affaires. Parmi les hypothèses retenues pour son élaboration, il faut noter : une croissance économique nominale revue à la baisse,. un déficit budgétaire en hausse.. Croissance économique et PIB nominal revus à la baisse, déficit budgétaire en hausse. S’agissant des principales hypothèses, les prévisions agrégées et sectorielles ont été actualisées pour tenir compte de la conjoncture économique, nationale et internationale. La croissance économique initialement projetée à 8,8% est désormais attendue à 6,1% en 2025. Le PIB nominal, qui était de 53 224,7 milliards de FCFA dans la LFI (loi de finances initiale), est ramené à 51 843,7 milliards dans la LFR, soit une baisse de 1 381 milliards FCFA. Le déficit budgétaire, quant à lui, passe de 1 896,8 milliards FCFA à 2 529,5 milliards, soit une hausse de 632,7 milliards FCFA.. Le taux de pression fiscale projeté à 18,4% dans la LFI est révisé à 17,8% du PIB, le taux de croissance économique est projeté à 6,1% contre 8,8%, et le taux de déficit budgétaire est projeté à 4,9% du PIB dans la LFR contre 3,6% dans la LFI. Le ratio dette/PIB est également révisé à 74% dans la LFR contre 70,2% initialement.. Baisse de 125,7 milliards des recettes du budget général et de 30,3 milliards des dépenses. La nouvelle situation des recettes et dépenses générales dans le cadre de la LFR fait ressortir une baisse de 125,7 milliards FCFA au niveau des recettes du budget général, qui passent de 4 771,8 milliards FCFA à 4 646,1 milliards FCFA, ainsi qu’une baisse de 30,3 milliards FCFA des dépenses du budget général, ramenées à 5 681,7 milliards FCFA contre 5 712 milliards FCFA dans la LFI.. Plusieurs facteurs expliquent ce déséquilibre : une baisse des recettes fiscales de 19,7 milliards FCFA, une réduction des ressources budgétaires exceptionnelles de 125,4 milliards FCFA, ainsi qu’une augmentation additionnelle de 114,7 milliards FCFA par rapport à la LFI 2025 au titre des dépenses d’investissement.. Dans la LFR 2025, il est ainsi prévu un montant additionnel de 114,7 milliards FCFA pour couvrir ces investissements financés sur ressources extérieures équivalant à 0,2% du PIB (dans la LFI 2025, le ratio était de 1,7% dans la LFR). Cette hausse du besoin de financement conduit à un déficit budgétaire revu à la hausse, et une couverture par des emprunts supplémentaires.. 500,9 milliards FCFA pour les arriérés de paiement. Par ailleurs, un montant de 500,9 milliards FCFA est maintenu dans les prévisions budgétaires pour éponger les arriérés de paiement dus aux entreprises des secteurs du Bâtiment et des Travaux publics (BTP) et de l’énergie ainsi qu’aux fournisseurs de l’administration publique. Cette mesure entre dans le cadre de la politique de redressement budgétaire.. Gouvernement et priorités : allégement du train de vie de l’État, transparence et investissements ciblés. Selon le document transmis à la représentation nationale, le gouvernement reste dans une logique de rationalisation des dépenses et d’allègement du train de vie de l’État. Il met en avant la transparence dans l’élaboration et l’exécution budgétaires. Le cadrage macroéconomique repose sur des hypothèses prudentes, et la nouvelle programmation budgétaire 2025–2029 vise à stabiliser les finances publiques à moyen terme.. Par ailleurs, les ressources additionnelles dégagées seront orientées vers des projets jugés prioritaires par le gouvernement, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, de la sécurité, et de l’énergie.
Finances 2025 : l’État face à une économie ralentie et un budget sous pression
