Discours de haine ou stigmatisant. Quand le Président Ousmane Sonko, le leader de Pastef, en était la principale victime. Ces discours sont totalement à bannir et à rejeter dans notre espace public dès lors qu’ils apparaissent et non pas de manière circonstanciée ou sélective au nom de notre cohésion nationale. Le patriotisme auquel nous croyons ne peut s’accommoder de tels discours.. Voici un extrait d’un texte sur la question que j’avais écrit en 2023 pour alerter sur le cas du Président Ousmane Sonko.. Dans le langage courant, le « discours de haine » désigne un discours injurieux visant un groupe ou un individu sur la base de caractéristiques intrinsèques (telles que la race, la religion ou le genre) et pouvant menacer la paix sociale.. Il est malheureux de noter que les discours de haine et stigmatisants ont commencé à apparaître au grand jour et se sont multipliés avec l’apparition du Parti Pastef et son leader Ousmane Sonko sur la scène nationale.. Sans rentrer dans les détails des causes profondes de ce phénomène pouvant susciter des débats contradictoires, il est aisé de noter que certains responsables ou proches de l’ancienne coalition présidentielle dirigée par Macky Sall n’ont pas hésité ces dernières années à tenir des discours discriminatoires ou stigmatisants contre le Parti Pastef, accusé à tort d’être un parti régionaliste, ce qui est loin de la réalité vu l’assise nationale de ce parti. D’aucuns ont vu dans ces discours une stratégie politique, quoique malsaine, visant à discréditer le Parti Pastef mais particulièrement son leader Ousmane Sonko, qui est en partie originaire de la région de la Casamance malgré le fait que son ascendance familiale renvoie également à d’autres régions du Sénégal. À l’époque, j’avais alerté, à travers une compilation de déclarations extrêmement dangereuses à caractère ethniciste ou régionaliste, mettant en danger notre cohésion nationale.. Voici quelques exemples, mais non exhaustifs :. En octobre 2020, le Président du Conseil départemental de Ranérou (région de Matam), Alioune Dembourou Sow, a invité les membres de sa communauté à sortir des machettes contre toute personne qui s’opposerait à une troisième candidature du Président Macky Sall. En mars 2021, il a menacé le leader du Pastef et déclaré que « Sonko aura la guerre ».. En juin 2022, Monsieur Amath Suzanne Camara, membre du réseau des enseignants républicains, a appelé au meurtre d’Ousmane Sonko et déclaré : « Moi, Amath Suzanne Camara, je ne me cache pas. Et je dis que tant qu’Ousmane Sonko sera en vie, il n’y aura pas de paix au Sénégal. Ousmane Sonko, c’est quelqu’un qu’il faut tuer. Parce que c’est un homme qui ne pense qu’à tuer, violenter. Quelqu’un comme lui, on doit tout simplement le tuer. ». En juin 2022, Monsieur Lat Diop, directeur à l’époque de la Lonase (Loterie nationale sénégalaise), a traité Ousmane Sonko de « rebelle » avant de récidiver en déclarant : « Ousmane Sonko est un “séparatiste” et qu’il est … un danger pour la République. Il faudra que la République prenne ses responsabilités pour régler ce cas. Ousmane Sonko est une menace pour la cohésion nationale, il faut l’arrêter. Il veut se suicider, parce qu’il sait ce qui l’attend. Mais, il ne perd rien pour attendre. ». En mars 2023, un membre de l’Alliance pour la République (APR), un ancien membre du Haut-Conseil des collectivités territoriales (HCCT) du nom de Jaraf N’Dao, a déclaré qu’Ousmane Sonko est un « rebelle casamançais ».. En juin 2023, Monsieur Hamady Dieng, membre de la coalition Benno Bokk Yakaar, a déclaré qu’« Ousmane Sonko, comme fils de la Casamance, est à l’origine de tous les problèmes du Sénégal ».. En octobre 2023, Monsieur Moustapha Diakhaté, ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, a affirmé qu’« Haïr Ousmane Sonko est un acte d’adoration de Dieu ».. Ces types de discours n’ont pas leur place dans le débat public et mettent en danger notre unité nationale.. Mamadou Moustapha Dieng. Juriste, membre MONCAP du Parti Pastef
Halte aux discours de haine : plaidoyer pour la cohésion nationale (Par Mamadou Moustapha Dieng )
