On en sait désormais davantage sur les raisons pour lesquelles le journaliste-chroniqueur Bachir Fofana a été auditionné puis placé en garde à vue, hier. En effet, pas moins de trois infractions présumées lui sont reprochées.. Le journaliste-chroniqueur a passé la nuit d’hier entre les mains des enquêteurs de la Cybersécurité. Selon des informations rapportées par SourceA, l’un des délits présumés qui lui sont imputés est d’avoir affirmé que le marché relatif à l’achat de véhicules pour les députés de la 15e Législature avait été attribué à l’entreprise TCS, dirigée par Cheikh Guèye. Ce dernier est cité dans une affaire de corruption qui a conduit à l’inculpation de l’ancien ministre de la Justice, Ismaëla Madior Fall, aujourd’hui sous bracelet électronique.. Pourtant, toujours d’après SourceA, des informations jugées crédibles précisent que la société TCS de Cheikh Guèye ne figure même pas parmi les entreprises ayant soumissionné dans le cadre de l’appel d’offres restreint lancé par l’Assemblée nationale.. Il est ainsi reproché à Bachir Fofana d’avoir soutenu, d’une part, que le marché a été octroyé à Cheikh Guèye, patron de TCS et impliqué dans l’affaire des 50 millions de francs CFA touchant Ismaëla Madior Fall. D’autre part, il aurait affirmé que l’Assemblée a commandé des véhicules de marque Toyota Prado, alors même que l’appel d’offres restreint ne faisait pas mention d’une quelconque spécification de marque.. Autre chef d’accusation présumé : Bachir Fofana aurait déclaré que l’Assemblée nationale a expressément visé une marque de véhicule dans l’appel d’offres restreint – en l’occurrence Toyota Prado. Or, là encore, ses propos ont été contredits. L’ancien journaliste au Desk Économie du quotidien Le Populaire (aujourd’hui Vox Populi) aurait affirmé que l’Institution parlementaire dirigée par El Hadj Malick Ndiaye a précisé, dans ledit appel d’offres, les spécifications des véhicules souhaités.. Il lui est également reproché un autre délit : celui d’avoir faussement soutenu que la société TCS n’a jamais déposé de soumission. Toujours selon les informations de SourceA, cette affirmation serait dénuée de fondement.. En outre, Bachir Fofana est poursuivi pour avoir déclaré, sur le plateau de Public SN, que Cheikh Guèye a refusé de porter le bracelet électronique. Il aurait avancé, pour justifier cette supposée décision, que l’homme d’affaires avait évoqué des obligations de voyage à l’étranger, ce à quoi les autorités judiciaires se seraient pliées, selon les propos du journaliste-chroniqueur.. Sur un autre aspect du dossier, SourceA renseigne que le président de l’Assemblée nationale, El Hadj Malick Ndiaye, a imposé une conditionnalité que peu de concessionnaires ont acceptée : le paiement du marché sous forme de moratoires de 2 à 3 milliards de francs CFA par an, pendant au moins trois années.. Il est établi, selon toujours SourceA, que des concessionnaires tels que CCBM et EMG ne font pas partie des entreprises retenues dans cet appel d’offres restreint. Cependant, contrairement à ce que suggère l’imagerie populaire, l’Assemblée nationale ne compte pas régler le marché en une seule fois, mais plutôt procéder à un paiement échelonné sur plusieurs exercices budgétaires.. En clair, le montage financier proposé consiste à payer entre 2 et 3 milliards par an. Et jusqu’à hier, selon des indiscrétions parvenues au journal SourceA, le marché qui alimente tant de spéculations se trouvait encore dans une phase d’approbation. Car le président de l’Assemblée nationale, El Hadj Malick Ndiaye, n’avait pas encore signé le contrat définitif, bien que la Direction centrale des marchés publics (Dcmp) ait déjà validé la procédure liée à l’appel d’offres restreint.
Plainte de El Malick Ndiaye : Le dossier encore chargé, les choses se corsent pour Bachir Fofana
