​Pool Financier : Comment les enquêteurs sénégalais ont cerné la mafia « Paris- Dakar Connection » 

  Mais selon les informations du journal Libération, ce dossier, traité dans une grande discrétion, est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Après plusieurs mois d’instruction devant le juge du 3e cabinet du TGI de Dakar, le Pool judiciaire financier (PJF) s’est autosaisi de l’affaire, en y ouvrant une enquête parallèle pour blanchiment de capitaux.. Contrairement à l’idée selon laquelle le PJF ne ciblerait que les figures de l’ancien régime, Libération révèle que ses agents s’activent en toute discrétion sur des affaires de grande envergure, comme celle baptisée « Paris Dakar Connection ». Ce dossier initialement centré sur un trafic international de drogue soulève désormais de forts soupçons de blanchiment à grande échelle.. Un vaste réseau démantelé avec la coopération française. L’arrestation de A. Wayzani par l’OCRTIS a été rendue possible grâce à une alerte émise par les services de sécurité de l’Ambassade du Sénégal à Paris. Ces derniers avaient identifié l’existence d’un réseau de trafic de drogue actif entre la France et le Sénégal, utilisant des « GP » – des personnes ayant un statut officiel ou diplomatique – pour convoyer les produits illicites jusqu’à Dakar.. En exploitant ce renseignement, les agents de l’OCRTIS, en étroite collaboration avec la police française, ont piégé une livraison de plusieurs kilos de haschich, d’une valeur de plusieurs dizaines de millions de francs CFA. À son arrivée à Dakar, la « GP » a contacté A. Wayzani par téléphone afin qu’il récupère son précieux colis. Celui-ci a alors envoyé un livreur, qui a été interpellé et a rapidement indiqué travailler pour Wayzani, affirmant qu’il ignorait le contenu des colis qu’on lui demandait de récupérer.. Une perquisition menée au domicile de A. Wayzani, suivie de plusieurs jours de garde à vue, n’a pas permis d’obtenir de révélations supplémentaires : le suspect a déclaré « préférer mourir que de balancer ses complices », selon les propos rapportés par Libération.. Une enquête financière ouverte malgré les pressions. L’ampleur de la cargaison interceptée a renforcé les soupçons des enquêteurs, qui ont conclu que le mis en cause faisait partie intégrante d’un vaste réseau de trafic international de stupéfiants, générant chaque année des centaines de millions de francs CFA.. Toujours selon Libération, malgré diverses tentatives d’intervention pour obtenir sa libération, les choses semblent se compliquer pour A. Wayzani et ses présumés complices. Ces derniers pourraient, dans les mois à venir, voir l’ensemble de leurs biens saisis par la justice.. Alors que l’instruction menée par le juge du 3e cabinet touche à sa fin, une procédure complémentaire a été ouverte par le PJF. Ce dernier, note Libération, s’est particulièrement intéressé à la provenance des biens de A. Wayzani, ce dernier étant pourtant déclaré souffrant de troubles psychiques.. Selon nos confrères, le procureur financier Abdoulaye Sylla a émis un nouveau réquisitoire, autorisant le PJF à se saisir de l’affaire au titre du blanchiment de capitaux. Ce développement fait suite aux révélations obtenues grâce aux déclarations de la « GP » impliquée dans le convoyage, lesquelles ont mis en lumière une fréquence suspecte dans les envois de colis illicites.. Des biens de luxe dans le viseur du PJF. Au-delà des accusations liées au trafic de drogue, le juge financier s’intéresse désormais à la justification de la fortune de A. Wayzani. Toujours selon les révélations du journal Libération, tous les biens appartenant au mis en cause ou à ses proches, dont l’origine ne pourrait être prouvée, sont susceptibles d’être saisis.. Nos sources rapportent que plusieurs biens immobiliers situés sur la Petite Côte, à Ifrane au Maroc, ainsi que des véhicules de luxe immatriculés au nom de A. Wayzani, sont actuellement dans le viseur des enquêteurs. Si leur acquisition ne peut être expliquée par des ressources légales, le parquet financier judiciaire entend les confisquer dans le cadre de la procédure. 

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