​Révélation sur le coût réel du TER : Un gouffre financier confirmé 

  L’ancien président Macky Sall et son gouvernement avaient toujours défendu l’idée que le coût du Train Express Régional (TER) s’élevait à 500 milliards de francs CFA. Or, les nouvelles révélations du ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens (MITTA) confirment ce que certains dénonçaient depuis des années : le coût réel du projet atteint 1 200 milliards de francs CFA, hors taxes.. Lors de son passage dans l’émission Opinion, le ministre a mis en lumière les véritables implications financières de ce projet controversé, rejoignant ainsi les mises en garde formulées depuis longtemps par plusieurs acteurs de l’opposition, dont l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko. Ce dernier avait dès le départ alerté sur le fait qu’un tel investissement, dans un pays confronté à de nombreux défis prioritaires, était inapproprié et disproportionné. Une révélation encore plus troublante concerne un projet parallèle qui aurait pu transformer le réseau ferroviaire du Sénégal à moindre coût.. Selon Yakham Diémé, au moment même où le TER était en construction, un contrat avait été signé avec une entreprise turque pour la réalisation d’une voie ferrée à écartement standard reliant Dakar à Tambacounda, avec une extension vers un port. L’objectif était de désengorger les routes, réduire les accidents et offrir aux transporteurs maliens une alternative efficace.. Ce projet, qui aurait pu être exécuté pour un montant équivalent à celui du TER, a pourtant été relégué aux oubliettes. À la place, le choix a été fait de consacrer une somme colossale à une infrastructure limitée à 36 km (ou 50 km en comptant l’extension vers l’Aéroport International Blaise Diagne), posant ainsi de sérieuses questions sur la gestion des priorités en matière d’investissements publics. Autre point d’inquiétude : les clauses contractuelles entourant le TER. Le ministre a révélé que le contrat a été conçu de manière à garantir un seuil de rentabilité minimum pour le cocontractant. En clair, si les recettes générées par l’exploitation du TER ne couvrent pas ce seuil, c’est l’État sénégalais qui devra combler les pertes. Ce mécanisme expose ainsi les finances publiques à des charges supplémentaires imprévues, rendant ce projet encore plus coûteux pour le pays.. Ousmane Sonko avait déjà dénoncé ce montage financier qu’il qualifiait de scandaleux. Selon lui, non seulement le coût du TER avait été sous-estimé dans les déclarations officielles, mais la France avait également imposé, en amont de l’inauguration, un avenant supplémentaire de 150 millions d’euros (soit environ 98 milliards de francs CFA), alourdissant encore davantage la facture.. Ces nouvelles révélations relancent le débat sur la gestion des grands projets au Sénégal. L’absence de transparence et la priorisation de certains investissements au détriment d’autres, pourtant stratégiques, soulèvent des questions sur la pertinence des choix opérés sous l’ancien régime.. Dans un contexte économique où chaque franc CFA investi doit être optimisé, ces éléments invitent à une réflexion profonde sur la nécessité d’une gouvernance plus rigoureuse et d’une meilleure planification des infrastructures, afin que de telles erreurs ne se reproduisent plus à l’avenir. 

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