Le 20 octobre 2025, le Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique (MSHP) a annoncé le décès tragique d’un nouveau-né survenu à la suite d’une insuffisance dans la prise en charge d’une patiente à l’hôpital régional de Diourbel. Selon les détails de l’incident, une femme enceinte nommée Astou Ndiaye s’est présentée à l’établissement vendredi dernier, orientée par le district sanitaire local car son bébé nécessitait une prise en charge en couveuse dès la naissance. Cependant, la sage-femme de garde a refusé de l’admettre, invoquant un manque de place dû à des travaux de réfection dans la maternité.
Contrainte de quitter les lieux, Astou Ndiaye a accouché sur la voie publique devant l’hôpital, assistée par des chauffeurs de taxi présents sur place. Le personnel médical n’est intervenu qu’après l’accouchement pour transporter la mère et l’enfant à l’intérieur de l’établissement, mais le nouveau-né n’a pas survécu. Cet événement a profondément choqué la population sénégalaise, provoquant une vague d’indignation sur les réseaux sociaux et dans les médias.
Le Ministère de la Santé, informé de ce drame, a immédiatement déployé une équipe pour évaluer la situation sur place. Dans un communiqué officiel, il exprime ses condoléances à la famille endeuillée et affirme honorer le système de santé malgré cet incident regrettable. Une enquête interne complète et rigoureuse a été lancée pour élucider les circonstances du décès et situer les responsabilités. Le MSHP souligne que l’ensemble du parcours de soins de la patiente et les conditions d’accueil à l’hôpital de Diourbel feront l’objet d’un examen approfondi, avec des conséquences appropriées pour les responsables identifiés.
Parallèlement, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Diourbel s’est autosaisi de l’affaire, considérant qu’il s’agit d’un présumé scandale médical. L’enquête a été confiée au commissariat central de la ville, et les auditions ont débuté dès le dimanche 19 octobre, incluant le témoignage de la sœur de la mère qui était présente lors des faits. Cette procédure judiciaire vise à établir les responsabilités potentielles dans ce qui est qualifié de négligence médicale.
De son côté, le directeur de l’hôpital, Bocar Sow, contacté par les médias, a indiqué qu’il était absent au moment des faits et qu’il ne pouvait pas se prononcer immédiatement. Il a promis de publier un communiqué ce lundi pour donner la version de l’établissement : « Les faits sont survenus en mon absence, je ne peux pas, pour le moment, me prononcer […] Mais je rendrai public un communiqué demain pour donner notre part de vérité. »
Ce drame met en lumière les défis persistants du système de santé sénégalais, notamment en matière d’accueil des urgences et de disponibilité des infrastructures. Le Ministère réaffirme son engagement en faveur de la sécurité des patients et de la qualité des soins, promettant un renforcement des dispositifs pour prévenir de tels incidents à l’avenir. Il reste mobilisé pour garantir aux citoyens un système de santé plus sûr, plus efficace et plus fiable.
Les investigations en cours, tant internes qu’judiciaires, devraient apporter plus de clarté sur les circonstances exactes de ce tragique événement. La famille d’Astou Ndiaye, quant à elle, attend justice et réponses face à cette perte irreparable.